Ousmane Sow

Ousmane Sow est né en 1935 dans une famille de 10 enfants, d'une mère saint-louisienne et d'une père dakarois. Il grandit à Reubeus, un quartier chaud de Dakar.

Dans les années 50, il arrive à Paris avec 500 frs en poche. Il a alors 22 ans.

Il se frotte aux idées modernistes de Paul Klee, André Breton, Georges Braque, Max Ernst et du peintre cubain Wilfredo Lam. Il rencontre aussi quelques artistes africains à Paris.

Il est obligé d'abandonner son rêve de suivre l'enseignement des Beaux-Arts pour survivre en pratiquant plusieurs petits boulots.

Quelques années plus tard, il obtient un diplôme de kinésithérapeute ; c'est le meilleur apprentissage pour connaître l'anatomie. Il monte alors son propre cabinet à Montreuil en 1968 et le transforme peu à peu en atelier de sculpture. Il repart ensuite dans le seul endroit au monde où il veut vivre : DAKAR.

Ses 60 sculptures représentent les différentes ethnies africaines,les Noubas, les Masaï (1989), les Zoulous (1990), les Peuls (1993). Seule sa dernière création, de 1998, représente un peuple non-africains mais toujours minoritaire par l'intermédiaire de la bataille de "Little Big Horn".

Avec les Noubas, Ousmane Sow balaie tous les préjugés sur la représentation dans l'univers islamique. Ces corps mats aux visages barrés de lignes et de signes polychromes, sont des portraits de champions, soit au repos, soit assis ou allongés.

Ses guerriers Masaï et Zoulou sont es dieux noirs en action.

Ousmane Sow
OUSMANE SOW
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Le site Cheval
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Ousmane Sow

Avec les Peuls, il aborde un nouveau champ d'expression. La force laisse place à une certaine fragilité.

Avec sa dernière création, Ousmane Sow confère aux scènes de carnage une gravité et une religiosité éloignées de toute volonté de spectaculaire, qui n'est pas sans rappeler Guernica. De cette fameuse bataille surgiront 24 guerriers et 11 chevaux.

Le produit, avec lequel sont construites ses sculptures, a longuement été mis au point avec des colles et des matériaux synthétiques divers. Il le laisse macérer des années dans des bidons avant de l'utiliser, mêlé à des lambeaux de toile de jute ou à de l'argile. De cette curieuse charpie pétrie naît, peu à peu, la masse de muscles et le fragile épiderme. En séchant tout cela durcit.

Du crin pour les chevaux, de la filasse pour les cheveux, des bouts de tissus, des bracelets ou de saccesoires empruntés au qutodien, sont autant de signes plus plastiques que réalistes. De cette légère distance avec l'exacte apparence des modéles - Ousmane Sow n'a jamais fait "poser" de modéles - il tire une force d'expression peu commune.

Ses personnages semblent dire en gestes simples, la mémoire légendaire des peuples. Comme pour les indiens, le cheval est, dans l'imaginaire africain, un protagoniste essentiel.

Les visages expriment des sentiments profondément humains, tels la colère, la peur, la tristesse, la sérénité. Les bonheurs montrés sont des bonheurs menacés, les luttes figurées renvoient à celles pour la survie des cultures : Les Noubas sont massacrés au Soudan, les grands peuples nomades s'épuisent en Afrique, la victorieuse bataille de Little Big Horn fut assurément le chant du cygne des nations indiennes.