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Histoire

C’est par une nuit sans lune du mois d’avril 1980 que naquit sous les auspices d’une fée, cet alezan brûlé à la robe d’or. 13 ans après ses exploits, personne n’a oublié le plus grand de tous les trotteurs du siècle, Ourasi, cheval mythique au destin extraordinaire.

Un matin, sur la piste d’entraînement, « une mouche le pique », les roues du sulky ne touchent plus terre… il s’envole. A dater de ce jour, Ourasi va déchaîner les passions. Intriguant, ludique, énigmatique, il est le seul cheval à attendre les dernières secondes pour venir humilier ses adversaires, provoquant l’hystérie collective dans le public, qui voit en lui l’incarnation de Pégase.

Mais le miracle Ourasi ne manque pas d’attirer les convoitises de son entourage. S’enchaînent alors procès, problèmes de santé et drames humains qui baliseront sa carrière de champion jusqu’à son 4ème prix d’Amérique, un record historique.

Dès lors, s’ouvre à lui un grand avenir d’étalon. Son carnet de bal est complet : 130 fiancées attendent d’être honorées dans l’année en cours. Hélas, Ourasi s’avère stérile. Il saillit à tout va mais n’aura pratiquement pas de descendance. Un incroyable pied de nez à tous ses investisseurs qu’il avait contribué à tant enrichir…

A la retraite depuis plusieurs années, c’est son lad attitré et confident, Olivier, qui l’accompagne dans ses dernières années. Tous deux parlent « cheval » et c’est ce dialogue d’amour qui guide ce film.

Commentaires

Tout le monde connait au moins de nom Ourasi, même si vous n'êtes pas un fan de courses et qui plus est de trot ;-)

Voila un très beau DVD qui raconte l'histoire de ce héro du monde hippique, mais aussi celle des hommes qui l'ont aimé, bichonné et qui continuent encore à s'occuper du roi fainéant, car tel est le surnom de ce cheval mythique.

Homéric parle très bien aussi dans ce documentaire des liens très forts qu'entretiennent Ourasi le retraité et son lad Olivier.

Belle histoire que celle de ses destins noués autour d'un seul et même cheval qui prouve que même dans un milieux ou l'argent est roi il existe encore de vrais "hommes de cheval" avec des sentiements

Edito de Jackie Bastide

Je connaissais le mythe Ourasi, pas le cheval.

C’est Homéric, avec ses mots et des étoiles plein les yeux quand il parlait de son champion qui m’a emmenée jusqu’au cheval de sa vie. L’approche s’est faite progressivement, avec beaucoup de tendresse, de douceur et surtout l’intention d’apprivoiser le « fauve » qu’il avait connu quelques années auparavant. Ensemble, nous avons découvert son ange gardien Olivier, lad de sa Majesté, un homme fermé et bourru tel un ours mal léché épris de son cheval.

Pour ce qui était de l’animal, la transformation était accomplie grâce à Olivier et finalement, c’est l’homme qu’il a fallu apprivoiser.

L’amour entre ces deux-là avait fait des miracles et Ourasi « le fauve » était devenu un agneau.

Moi, j’ai découvert Pégase.

Il en avait la beauté, une robe dorée comme pour un gala, la grâce, celle des êtres d’exception, la puissance, l’intelligence et la finesse. A mon tour, je suis tombée amoureuse de ce cheval dès le premier jour. Puis le film a commencé et Ourasi s’est mis à jouer avec nous, avec la caméra. Telle une vraie star, il a impulsé le rythme de tournage, acceptant ou refusant notre présence, et nous l’avons entendu, avec beaucoup de respect.

Puis, il a fallu travailler avec les images d’archives et une autre surprise m’attendait : leur quantité était très impressionnante et la longue carrière d’Ourasi ne justifiait pas les multiples rayonnages des cassettes copiées et recopiées, dédiées uniquement à sa vie « privée » et professionnelle.

Toute cette matière à l’état de rushes avait été minutieusement conservée durant tant d’années, tel un trésor, par une jeune femme responsable des images d’archives de l’hippodrome de Vincennes, totalement passionnée d’Ourasi. Elles furent quelques milliers comme elle. Aujourd’hui, je sais que pour moi aussi Ourasi restera le plus fabuleux des coursiers, la rencontre de ma vie avec le cheval du siècle…

Ourasi, le roi fainéant

Ourasi, le roi fainéant

Ourasi, le Roi Fainéant

Ourasi, le roi fainéant

Ourasi, le roi fainéant

Cheval de Séparation
Site Cheval
@ since 1995 AD - FLD
Grand Prix du Festival International Epona 2003.
Réalisateurs : Jackie Bastide.
Ecrit et raconté par Homéric.
Producteur : Jean Labib.
Production : Compagnie des Phares et des Balises avec la participation de France 2 et le soutien du CNC.
Image : Christophe Petit.
Son : Denis Lepeut.
Muscique originale : Riccardo Del Fra.
Sortie : 19 Janvier 2005.
Durée du DVD : 79'.
Durée du film : 70'.
PAL, Zone 2.
Format vidéo : 16/9 compatible 4/3.
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Edito de Homéric

Des chevaux, j’en ai connu des milliers. Mieux, j’en ai monté, étrillé, soigné des centaines, jour après jour, lorsque j’étais adolescent. Mais un cheval comme Ourasi, à la personnalité si forte, très affirmée, je n’en ai jamais rencontré d’autre. Il est unique.

C’est un véritable héros, solitaire, ne supportant ni la foule des bipèdes, ni celle de ses congénères, dur au mal, doté d’une puissance hors norme, phénoménale, et d’un esprit si fin, si ludique, qu’il était difficile d’en parler sans être suspecté d’anthropomorphisme. Il fut à l’origine de mon métier d’écrivain, mon premier livre étant sa biographie, la première du genre pour un cheval de courses. C’est lui qui m’a donné envie d’écrire, lui seul qui m’a inspiré.

Depuis sa retraite des hippodromes en 1990, je l’ai visité régulièrement. Et plus le temps passait, plus l’urgence de le filmer me taraudait, car malgré ses vingt ans passés, il était d’une beauté solaire, et le souvenir qu’il avait laissé dans l’esprit des gens n’avait pas décliné, bien au contraire.

Il me manquait juste un réalisateur.

Ma rencontre avec Jackie Bastide fut déterminante.

Cavalière, ayant eu des chevaux dans sa maison, j’ai pu vérifier son amour pour les animaux, la façon qu’elle avait de les approcher, son extrême sensibilité. Et lorsqu’elle fut devant Ourasi pour la première fois, j’ai su qu’elle serait réalisatrice. Le crack acariâtre qui n’aime pas être dérangé par des visiteurs, qui chasse au galop, gueule ouverte, les hirondelles qui survolent son pré, est allé vers la jeune femme et s’est laissé caresser, embobiner comme un poulain, lui l’étalon effrayant et survolté.

Je croyais tout connaître d’Ourasi. En fait, je fus bluffé tout au long du tournage. Ourasi est un acteur extraordinaire, malin comme un singe, plein d’humour. Lui qui passait pour ne pas être facile, qui imposait aux hommes ses décisions, s’est prêté au jeu lassant des multiples prises. Et ce n’est pas tant pour nous qu’il a fait l’acteur, même si je lui prête un sixième sens lui permettant de sonder le cœur des hommes, mais bien pour son lad attitré, Olivier Barbanchon. Ces deux-là s’aiment d’un amour qui n’a pas de nom, où l’un et l’autre sont dans le don. Et lorsque j’ai vu Olivier offrir l’encolure d’Ourasi à son public de Cagnes sur Mer, public de fans survoltés, mes yeux se sont mouillés. Le « lion » d’antan qui aurait bouffé la foule, telle une icône, un prophète, se laissait enserrer, caresser sur tout le corps par des milliers de mains. C’était le miracle de l’amour, et à cet instant, j’ai su que comme moi, de nombreux téléspectateurs auraient la larme à l’œil en voyant ce film qui raconte l’histoire incroyable, et pourtant universelle, d’une amitié entre un cheval et un homme.